Au commencement était… le silence

Jusqu’au 31 août 2025, au Lieu Unique à Nantes, l’exposition In Silentio réunit deux artistes : la plasticienne Jeanne Vicerial et la philosophe et poétesse Claire Marin. Ici, il ne s’agit pas de deux œuvres posées côte à côte, mais d’un dialogue profond entre matière et langage, entre geste et pensée.

Face aux œuvres, une question obsède : qu’est-ce qui est venu en premier, la sculpture ou le poème ?

Mais au fond, peu importe. Car la véritable question est ailleurs : comment ces silhouettes tissées de fil peuvent-elles exercer une telle force magnétique ?

Pourquoi touchent-elles quelque chose en nous — une émotion, un souvenir ancien, quelque chose d’essentiel qu’on croyait endormi sous le poids des jours, des années… ou peut-être des siècles ?

Les poèmes de Claire Marin, eux aussi, étaient là. Posés en piles épaisses sur une table, non reliés, sans vitrine. Comme un geste artisanal, offerts.

On pouvait les prendre, les feuilleter, les emporter. Sans craindre de briser quoi que ce soit. Car, être lus, n’est-ce pas leur raison d’être ?

Et peut-être, un soir, y revenir. Un autre jour, peut-être. Et découvrir, comme avec les sculptures de Jeanne Vicerial, qu’avec des mots simples, on peut creuser vers quelque chose de plus profond.

Une rencontre signée Nataliia Zakharchuk et Assita Cissé