Plus de 2000 enfants à la rue, que sont devenues les promesses ?
29 AOÛT 2025
2159 enfants dorment à la rue sans solution de logement pérenne ou d’urgence. C’est ce que révèle, à quelques heures de la rentrée, le 7ème baromètre de l’Unicef et de la fédération des acteurs de la solidarité.
Pourtant, en 2022, le gouvernement Macron prenait un engagement : « zéro enfant à la rue ». Alors que deviennent les promesses ?

Tous les indicateurs se dégradent
Le nombre d’enfants vivant dans la rue explose : +6 % par rapport à 2024, +30 % depuis 2022. La principale raison ? La crise du logement. « Il y a quand même 2,8 millions de personnes dans notre pays qui attendent un logement social« , rappelle Bruno Morel, président d’Emmaüs France. Les 203 000 places d’hébergement d’urgence ne suffisent plus, et de nombreux sans-abri renoncent même à appeler le 115.
À cela s’ajoute l’extrême précarisation d’une partie de la population. Sous les ponts ou sous des tentes, on croise aujourd’hui des travailleurs pauvres : hommes et femmes ayant un emploi, mais dont le salaire ne couvre pas le coût de la vie, en constante augmentation. Ils sont un million en France.

C’est un scandale que notre pays soit dans cette situation là (…) il faut arrêter de traiter le sujet sous la pression de l’actualité ou des considérations climatiques : il ne doit plus y avoir d’opposition des précarités, la vulnérabilité ne se compare pas. Toute personne à la rue a droit à un toit !
Bruno Morel, président d’Emmaüs France
Dans ce contexte, aux défis de l’apprentissage et à l’innocence volée s’ajoute un réel danger pour les enfants, celui de perdre la vie. L’an dernier, 31 enfants sont morts dans la rue. Le système d’hébergement d’urgence est désormais si saturé que même les femmes enceintes ou avec des bébés se voient refuser une place par le 115. « En ce sens, deux recours juridiques pour Non-assistance à personnes mal-logées engageant la responsabilité de l’État ont été portés cette année par le Collectif des Associations pour le Logement », explique le baromètre.
Des chiffres loin de la réalité
L’Unicef et la fédération des acteurs de la solidarité le rappellent : les chiffres publiés sont loin d’être exhaustifs. Aux familles recensées par le 115 s’ajoutent celles que l’on ne voit pas : les mineurs non accompagnés, les familles vivant dans des squats ou des bidonvilles ne sont pas comptabilisés. « C’est pour ça qu’alors qu’on recense 2 159 enfants à la rue, on demande 10 000 places supplémentaires [en hébergement d’urgence] « , confirme Bruno Morel.
Malgré de nombreux recours restés sans suite, les associations et acteurs de la solidarité poursuivent leur combat. Militants et bénévoles, entendent pousser l’État à tenir ses engagements.
Violaine Rey