Tous sous surveillance ?
23 SEPTEMBRE 2025
La France fait de plus en plus appel à la vidéo surveillance algorithmique : des caméras de surveillance, équipée d’une IA qui surveillent les rues et les lieux sensibles comme les aéroports. Mais dans quelles mesures et avec quelles conséquences sur nos vies privées ?

Aujourd’hui, le matériel de surveillance est capable de reconnaître un visage, de repérer des attroupements, mais également des personnes statiques. Elles vont jusqu’à détecter les tenues vestimentaires comme le voile, la couleur de la peau et tout autre signe distinctif. Si la France a d’abord annoncé « expérimenter » la surveillance algorithmique lors de grands rendez-vous, notamment sportifs, elle a, par la suite, tenté de prolonger l’usage du dispositif, avant d’être retoquée par le Conseil Constitutionnel en avril 2025.
L’an dernier, le gouvernement a décidé d’opérer la première phase de la légalisation de cette technologie avec la loi sur les JO, qui permet d’utiliser ces algorithmes dans le cadre d’événements récréatifs, sportifs et culturels. Aujourd’hui, on s’aperçoit que les villes et les collectivités utilisent de manière illégale ces technologies. Il y a une forme de laisser-faire. En tout cas, on n’est pas dans une volonté de restreindre l’utilisation de ces algorithmes.
Noémie Levain
Aujourd’hui, plusieurs responsables politiques comme Philippe Tabarot (Ministère des Transports), Martine Vassal (Métropole Aix-Marseille) ou encore Valérie Pécresse (Région Ile de France) appellent de leurs vœux l’utilisation de la surveillance algorithmique, malgré les dangers et les dérives qu’elle représente,
A l’inverse, elle inquiète les spécialistes de la question, à l’instar de Noémie Levain, juriste chargée d’analyses juridiques et politiques pour La Quadrature du Net. L’association de défense et de promotion des droits et libertés sur Internet prévient : la sécurité ne doit pas devenir un risque.
Pourtant les mauvais exemples ne manquent pas : en 2018, la Coupe du monde de football en Russie avait permis d’autoriser le déploiement de la reconnaissance faciale, ensuite utilisée pour identifier et arrêter des manifestants pacifiques.
Marie Guinard