L’inquiétante conquête de l’information par les milliardaires d’extrême-droite
15 SEPTEMBRE 2025
Le 15 novembre 2024, une alliance de groupes financiers tels que Koodenvoi, La Compagnie de l’Odet (Bolloré), CMA Média (Saadé), La Financière Agache (Arnault) ou encore Bayard Presse, s’est offert l’ESJ Paris.
Depuis, l’extrême droite tisse sa toile autour de la plus ancienne école de journalisme du monde.

Les plus grandes fortunes de France poursuivent leur ambition de contrôle de l’information. Après avoir acheté plusieurs médias, maisons d’édition et instituts de sondage, ils ont, l’an dernier, directement investi à la source de l’info avec le rachat de l’ESJ Paris.
Si dès l’annonce de l’acquisition, ce renforcement de la mainmise des plus riches sur l’information a fait couler beaucoup d’encre, cela n’a pas cessé depuis. En janvier, les salariés envisageaient d’entrer en grève, ils assuraient alors ne pas avoir été payés entre septembre et novembre 2024.

Ce que l’on peut soupçonner de se produire et ce qui inquiète, c’est une formation qui vire plus à l’idéologie que vers une formation complète et plus objective. On a affaire à des propriétaires de médias qui ont l’habitude d’être très interventionnistes avec leurs équipes.
Madeleine Meunier
Cet été, c’est le rapprochement de l’ESJ Paris et de l’Institut Libre de Journalisme (crée en 2018 par Alexandre Pesey, journaliste et entrepreneur proche de l’extrême droite) qui était scruté de près ou encore les liens entre l’école et Le Crayon, média dont l’un des investisseurs n’est autre que le milliardaire proche de l’extrême droite, Pierre-Edouard Stérin. A ces inquiétantes accointances s’ajoute enfin une enquête fouillée de StreetPress qui révèle licenciements abusifs sur fond de racisme lancinant et mises à pied discriminatoires des élèves.
L’équipe directrice de l’ESJ Paris rejette en bloc ces accusations, pourtant la situation n’est pas sans inquiéter les défenseurs de l’indépendance des médias. La rédaction clermontoise de l’Onde Porteuse reçoit Madeleine Meunier chargée de mission pour l’association Un Bout des Médias.
Marie Guinard